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Disgusting Blood
12 mai 2010

Chapitre V

Chapitre V : Rose and Cross



Je crois que je n’avais jamais été aussi inquiet de ma vie. Peut-être à cause des révélations qu’Andréas m’avait faite hier, j’avais en quelque sorte aggravé la situation. Certes, on ne meurt pas en mangeant juste des oignons, à moins d’y être allergique… Et puis, c’était sans doute des bobards qu’elle avait balancé pour me cacher la véritable raison du décès. Cependant, je dois avouer que le coup, j’ai eu du mal à ne pas m’inquiéter. Et puis, étant son petit ami, j’avais eu le droit de veiller sur elle, alors qu’elle dormait à l’infirmerie. Elle était profondément endormie, comme s’il ne s’était rien passé. Pourtant, il était midi passé, et ses yeux ne s’étaient toujours pas ouverts. Que devais-je faire ? L’infirmier m’avait juste dit d’attendre, qu’elle se réveillerait toute seule puisqu’elle avait pu être soignée. Mais même avec toutes ses confirmations, je ne pouvais pas m’empêcher de m’inquiéter. Sans pouvoir m’en empêcher, ma main se dirigea vers son visage pour le caresser tout doucement :

- Andréas…

Mais pourquoi elle ne se réveillait pas ? Après tellement de temps. J’avais beau être un homme, je commençais à mettre ma virilité de côté pour laisser couler quelques larmes au-dessus de son visage. Doucement, j’avançais mon visage par-dessus le sien, m’apprêtant à l’embrasser. Comme par hasard, ce fut à ce moment-là qu’elle ouvrit les yeux, plongeant son regard dans le mien. Et, soyons franc, j’étais bien trop heureux de la savoir réveillée pour me sentir gêné :

- Tu… Tu es enfin de retour.

D’abord étonnée, elle s’apprêta à se redresser lorsque je l’en empêcha, l’intimant de rester allongée :

- Ne force pas, tu es encore faible.
- Mais… Que s’est-il passé ?
- Tu as été empoisonnée, par une faible dose de mercure.
- QUOI ?

Ah oui, êtes vous surpris ? C’est vrai que je ne vous l’avais pas dit quand vous m’avez retrouvé. Avec mon speech sur les oignons, vous avez du vraiment y croire, je suis désolé. En fait, c’était l’infirmier qui me l’avait dit, reconnaissant quelques symptômes. Ça n’était pas forcément vrai, mais il y avait de fortes chances, qu’il avait dit. Ce pourquoi, dans le doute, il avait préféré garder Andréas. Elle resterait en France, mais devrait se ménager :

- Mais, Dietrich, tu pleures ?

Retrouvant alors mes esprits, je me rendis compte qu’elle fixait mes yeux humides, et, par gêne, je préférais frotter mes yeux pour les cacher :

- Je pleure pas ! C’est pas mon genre ! Mais j’étais mort d’inquiétude à l’idée que tu ne te réveilles pas.


Silence. Elle ne répondait pas. Tout en retirant mon bras de ma vue, je m’aperçu qu’elle souriait légèrement, comme si elle me trouvait amusant. Toujours aussi embarrassé, je n’arrivais pas à détourner le regard, jusqu’à ce qu’elle avance sa main vers mon visage pour le caresser, comme si elle m’avait vu le faire tout à l’heure :

- Je suis vivante. Je vais très bien. Je suis vampire. Le mercure, ça me blesse, mais pas mortellement.

Et après cette phrase légèrement rassurante, elle avança son visage vers le mien pour m’embrasser. A ce rythme, vous allez vraiment finir par me prendre pour une mauviette, parce que les seuls baisers que vous avez vu –merci de vous rincer l’œil, c’étaient ceux qu’elle me donnait. Ah mais je vous le dit tout de suite, je lui en donne deux fois plus. Je suis un grand modèle de virilité ! Mais ne parlons plus de ça, car une question me trottait dans la tête depuis tout à l’heure :

- Mais les vampires ne sont-ils pas censé avoir l’odorat super fin ? Tu aurais pu sentir ce poison non ?

- En temps normal oui, mais ce matin, j’ai senti une odeur très forte, je ne sais pas d’où elle venait. J’ai eu tellement mal au nez que je n’arrivais plus à sentir quoi que ce soit.

Drôle de coïncidence. A croire même que ça avait été calculé. Et même pas à croire, c’était certainement un coup monté !

- Tu crois que c’est celui qui t’a envoyé ces lettres de menaces qui est responsable ?
- Possible. Ce n’est peut-être qu’un hasard, mais ça semble trop calculé pour être autre chose. Dietrich, je pense qu’il vaut mieux que l’on ne se voit plus pendant quelques temps.
- Hein ? Mais de quoi parles-tu ?
- J’ai peur que cette personne ne devienne de plus en plus insistante à mesure qu’elle rate ses coups. Si elle en vient à la force brute, j’ai peur qu’elle ne te blesse.
- Mais attends, c’est moi le mec dans cette histoire, et surtout, tu dis ça comme si tu voulais rompre. C’est peut-être égoïste, mais je ne peux pas te laisser toute seule, même si tu es quatorze fois plus forte que moi.
- Ne joues pas les héros enfin…
- Je ne suis pas un mec héroïque, mais je me dis que si on est séparé, tu auras plus de problèmes, alors qu’ensembles, on pourrait se défendre mutuellement.

L’espace d’un instant, je crus voir une lueur d’espoir dans les yeux d’Andréas, mais elle le remplaça bien vite par un grand soupir, comme si je la fatiguais. Amusant :

- D’accord. Mais si ça s’aggrave, évites de t’en mêler. Maintenant, aides-moi à me lever.

Tiens, je croyais qu’elle était en parfaite santé. Enfin, je n’allais pas non plus m’en plaindre, puisque ça me permettait de porter Andréas. Hum, quelle agréable sensation. Courte, très courte. Sans même m’y attendre, et je dois avouer que je ne pensais pas qu’un jour, je vivrai une scène d’action digne d’un film américain si populaire. D’un seul coup, la vitre éclata à notre proximité, propulsant des dizaines de centaines de bouts de verres dans notre direction. Par reflexe, je fis glisser Andréas dans mes bras tout en me retournant et m’accroupissant, la protégeant du mieux que je ne le pouvais. Un picotement assez violent me pris au niveau de la tempe, puis j’entendis un bruit sec, comme quelque chose se plantant dans le mur. Par peur que cela ne se reproduise, je restais quelques minutes dans la même position, tout en continuant de serrer ma copine contre moi comme si ma vie en dépendait, jusqu’à ce qu’elle me repousse légèrement :

- Dietrich, c’est bon. Ça s’est arrêté.


Même si j’avais peur de ne pas l’avoir assez bien protégée, je me résignais à la lâcher. Mais en la regardant, je fus rassuré de voir qu’elle n’avait pas été blessée, et s’avançait vers quelque chose ressemblant à une flèche. Une flèche argentée. Avec sa force herculéenne, elle la retira du mur avant de la fixer, remarquant alors la pointe légèrement rouge. Tiens, d’ailleurs, je sentis comme un léger écoulement au niveau de ma tempe. Sans même l’avoir vue venir, Andréas se tenait devant moi, sa main blanche effleurant le léger filet de sang qui glissait :

- Ça me semble léger. Il vaudrait mieux faire un pansement.


Elle ne demanda pas la permission et alla se servir dans les placards. Rien d’étonnant venant de sa part, mais je n’allais pas me plaindre, elle était quand même aux petits soins pour moi. Quelle agréable douceur venant de sa part. Il ne manquait plus que quelque chose :

- Oh, Andréas, tu peux pas mettre une tenue d’infirmière aussi… Aïe, aïe, aïe !
- Tu trouves encore le temps de faire de l’humour bidon après ça ?

Elle forçait vachement sur le désinfectant. Et dire que je voulais juste la détendre, même si je n’aurai pas été contre, héhé. Dés qu’elle eut terminé, elle se mit à examiner la flèche en argent. De mieux en mieux, l’argent, c’était pas plus efficace contre les loups-garous :

- Les vampires sont décidément loin de ce que j’imaginais. L’argent est plus efficace que les pieux ?
- Non. Cette flèche n’était pas là pour me tuer. C’était un message.
- Un message ?
- Oui. Regardes, tu vois ce sigle ?

En effet, sur le côté de la flèche, au niveau de la pointe, on pouvait apercevoir une grande croix, plutôt de type chrétienne, avec une rose entrelacée autour. Pas très original :

- L’argent et ce symbole sont les représentations de la Confrérie.

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Commentaires
Disgusting Blood
  • "Ton sang est affreusement dégoûtant", voilà la première chose qu'a déclaré Andréas, le jour où elle a mordu au cou son petit ami Dietrich. En effet, la jeune fille n'est pas comme les autres, elle est une vampire, tout comme dans ces histoires actuellemen
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